Philippe Monneret est professeur de linguistique à la Faculté de Lettres de Sorbonne-Université. Il a enseigné, jusqu'en 2015, à l'Université de Bourgogne.   Il est   fondateur et directeur des Cahiers de Linguistique analogique, secrétaire général de la revue Le Français moderne, membre du comité de rédaction de la revue Signifiances et membre du comité éditorial de la revue Romanica Olomucensia

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2003    Habilitation à diriger des recherches « De la systématique du langage à la linguistique analogique ». Université Paris IV-Sorbonne (29 novembre). Garant : Olivier Soutet

1996    Doctorat en sciences du langage (Pour une psychomécanique des pathologies du langage. Étude de neurolinguistique théorique). Université Paris IV-Sorbonne. Dir. Olivier Soutet.

1994-1996 Stages au service de neurologie de l’Hôpital Général de Dijon

1993    (Juillet) École d’été de Neuropsychologie (Caussade, dir. J.-L. Nespoulous)

1991    DEA de Linguistique (« Psychomécanique et pathologie du langage »). Dir. Olivier Soutet - Université de Bourgogne.

            Obtention de la médaille de l’Université de Bourgogne pour l’excellence du parcours universitaire       

1990    Agrégation de Lettres Modernes et CAPES de Lettres Modernes (Université de Lyon II-Lyon III)

1989    Maîtrise de Linguistique (« Linguistique opérative et psychomécanique du langage »). Dirigée par Jean Cervoni - Université de Bourgogne

1988    Licence de Lettres Modernes (Université de Bourgogne)

1987    DEUG 2 Lettres Modernes (Université de Bourgogne

1986    DEUG 1 Lettres Modernes (Université de Bourgogne)

 

Ma formation en linguistique a commencé à l’Université de Bourgogne, en 1986, dans le cadre des études de Lettres Modernes. Elle se caractérise par une orientation guillaumienne, due aux enseignements d’abord de Jean Cervoni, puis d’Olivier Soutet. J’ai rédigé en 1988-1989 un Mémoire de Maîtrise sous la direction de Jean Cervoni, consacré à une analyse de la « neurosémantique » de Maurice Toussaint (« Linguistique opérative et psychomécanique du langage »). Ce qui en effet m’intéressait à l’époque dans la linguistique guillaumienne, c’était sa dimension cognitive. Or le matérialisme assumé de Maurice Toussaint, contre ce qu’il considérait comme l’idéalisme latent de la psychomécanique du langage, présentait l’avantage de focaliser l’analyse sur ce que la linguistique de Gustave Guillaume permettait de mettre à jour en matière d’opérations mentales déductibles de certaines propriétés des langues et de leur usage en discours. La rédaction de ce Mémoire a été suivie d’une correspondance de plusieurs années avec Maurice Toussaint, qui m’a permis non seulement de mieux comprendre certains aspects de ses propositions théoriques mais aussi de me sentir immédiatement impliqué dans un mouvement de recherche en sciences du langage, ce qui fut déterminant dans la décision d’entamer des études doctorales.

 

J’ai préparé le CAPES et l’agrégation de Lettres Modernes en 1989-1990 à Lyon, où une préparation aux concours était assurée à l’époque par Lyon II et Lyon III conjointement. J’ai cependant passé les épreuves des concours dans l’Académie de Dijon, où j’ai été affecté comme agrégé stagiaire après avoir été admis aux deux concours. Pendant ma première année de stage, en 1990-1991, j’ai commencé à assurer une charge de cours à l’Université de Bourgogne (cours de grammaire française pour étudiants de LCE) et un enseignement à la MAFPEN, service du rectorat chargé de la formation continue des enseignants. Dans ce cadre, j’ai participé à la préparation au CAPES interne, pour les épreuves de grammaire.

 

À mon retour à Dijon, Olivier Soutet occupait un poste de professeur à l’Université de Bourgogne. Je me suis donc inscrit sous sa direction pour le DEA, en 1990-1991. Ce DEA fut l’occasion d’entamer une recherche située dans le prolongement de l’approche que j’avais découverte à la lecture des travaux de Maurice Toussaint. Il me semblait en effet nécessaire d’aller au-delà de la pétition de principe de la « réalité psychologique » des psychomécanismes élaborés par la linguistique guillaumienne, et l’un des moyens pour y parvenir consistait à confronter la psychomécanique à des observations empiriques de type neurolinguistique. J’ai donc commencé à m’intéresser dans cette perspective aux aphasies, ces dernières étant les pathologies du langage les mieux connues, non seulement en raison de la précision des sites lésionnels (l’aphasie étant traditionnellement considérée comme résultant d’une lésion focale du système nerveux central), mais aussi parce que la description clinique des aphasies semblait suffisamment élaborée pour donner prise à l’analyse linguistique. Chercher, à partir d’une altération des psychomécanismes guillaumiens, à rendre compte des aphasies, donc d’une altération du langage due à une cause physique bien identifiable (par opposition aux pathologies du langage de type psychiatrique ou encore dues à des lésions diffuses du cortex cérébral, dégénératives par exemple), c’était chercher une preuve – indirecte certes puisque seulement fondée sur la compatibilité du modèle avec les descriptions cliniques – de la réalité neuropsychologique de ces psychomécanismes. Une telle compatibilité était une condition nécessaire, mais non suffisante, de la validité de la thèse de la réalité du « temps opératif », concept majeur de la théorie guillaumienne. La rédaction du Mémoire de DEA, qui était alors une première étape vers la thèse de doctorat, m’a donc conduit à me former en neuropsychologie du langage.

 

Après une année en collège comme agrégé de Lettres (1991-1992), j’ai été recruté comme ATER à l’Université de Bourgogne, poste que j’ai eu la chance de pouvoir conserver pendant quatre ans (1992-1996), ce qui m’a permis de travailler à ma thèse dans d’excellentes conditions. Pendant cette période, outre mon activité d’enseignement (linguistique française, linguistique générale), j’ai poursuivi ma formation en neuropsychologie du langage, notamment en participant à une université d’été en neuropsychologie (juillet 1993) où j’ai fait la rencontre de Jean-Luc Nespoulous, qui organisait cette formation, et qui accepta de participer au jury de la thèse. J’ai également fait plusieurs stages d’observation  au service de neurologie de l’Hôpital Général de Dijon, au cours desquels j’assistais à des séances de rééducation orthophonique. J’ai soutenu ma thèse en janvier 1996 à l’Université Paris IV-Sorbonne, où Olivier Soutet avait muté depuis 1994.

 

En septembre 1996, j’ai été recruté comme MCF à l’Université de Bourgogne. Mon service consistait essentiellement en cours et travaux dirigés de linguistique française et de linguistique générale, mais j’étais également impliqué dans la préparation aux épreuves de grammaire du CAPES et de l’agrégation de Lettres Modernes. J’ai consacré beaucoup de temps à cette époque à la rédaction de deux manuels, inspirés de l’enseignement que je dispensais à l’Université de Bourgogne : l’un était lié à la préparation aux concours, Questions de syntaxe française (1999) et fut rédigé en collaboration avec René Rioul, co-auteur de la Grammaire méthodique du français ; l’autre, plus généraliste, Exercices de linguistique (1999, 2007, 2014), était un manuel d’application de la Linguistique d’Olivier Soutet parue en 1995 dans la même collection.

 

Mon Habilitation à Diriger des Recherches, dont le garant était Olivier Soutet, a été soutenue en novembre 2003 à l’université Paris IV-Sorbonne. Le titre de la synthèse, « De la systématique du langage à la linguistique analogique », indique assez clairement que je restais fidèle à la lecture initiée par Maurice Toussaint de la linguistique guillaumienne, une lecture orientant la psychomécanique dans deux directions : la critique de l’arbitraire du signe (« analogie » signifiant alors « analogie entre signifiant et signifié ») et l’interprétation cognitive de la modélisation psychomécanique.

 

J’ai été recruté sur un poste de professeur à l’Université de Bourgogne en 2004. Ce poste m’a permis de développer les Sciences du Langage dans cette université, d’une part sur le plan de l’enseignement, en promouvant la création d’un Master en Sciences du langage, puis d’une Licence en Sciences du langage et de l’information-communication, d’autre part sur le plan de la recherche, en approfondissant le champ de la « linguistique analogique ».

 

J'ai ensuite été recruté en 2015 à l'Université Paris-Sorbonne (UFR Langue française), poste que j'occupe actuellement